M. Bevin se préparerait à quitter Moscou le 15 avril

Questions sans réponses

Des textes présentés à ses suppléants par chacune des puissances, de ces discussions, je n'ai encore qu'une connaissance superficielle. Un fait me paraît ressortir : Aucune divergence ne s'est atténuée. Pourtant, la délégation britannique a eu une allusion heureuse encore que conditionnelle aux exportations de charbon allemand. Divergence sur tous les points d'application, ai-je dit : Comment se feront les élections ? Comment procèdera-t-on à la réforme agraire prévue pour le courant de 1947 ? comment poursuivra-t-on le libre échange des informations et des idées ? Comment sera mise en application la réforme territoriale ?

Autant de points d'interrogation auxquels on n'aperçoit pas de réponse.

Mais alors, si les divergences demeurent aussi aiguës, que prétend-on faire ? Le mémoire français présente une seule solution valable : renvoyer aux suppléants les questions qui comportent un certain caractère de principe, renvoyer au Conseil de contrôle les questions plus nettement d'application qui ont un caractère subsidiaire.

Délais ? Répits ? … qu'à été d'autre la Conférence jusqu'ici ? L'absence de tout accord véritable était codifiée en quelque sorte par des suppléants spéciaux sous le nom de comités de coordination. Jusqu'ici, ils ont abordé trois points : dénazification, démilitarisation, démocratisation.

Débats qui eurent leur pittoresque : M. Vichinsky s'est livré à sa verve dialectique. Il a enveloppé ses partenaires dans un flot d'arguments et même simplement de paroles telles que le général Clay, si subtil qu'il soit, en était comme submergé.

Est-ce parce que la musique adoucit les débats diplomatiques ? M. Molotov a offert à l'Opéra un grand gala pour les délégations.

À ce gala, succédait une réception à l'ambassade de Grèce, pour la fête nationale de ce pays. Les mauvaises langues prétendent que la représentation théâtrale fut fixée à cette date pour « boycotter la réception grecque ». Bien entendu, rien n'est moins sûr.